Le marketing est allé à l'encontre du respect en dépassant les limites de l'acceptable.
C'est une triste réalité que nous sommes toutes et tous forcé d'admettre. A force de vouloir faire passer nos messages, de vouloir promouvoir nos services et nos produits, de vouloir faire mieux et plus que nos concurrents; nous avons égaré de vue l'aspect essentiel qui a permis à nos grands parents de faire des affaires dans les années 30-40: le respect et la considération de nos clients et du marché en général.
Nous sommes dans une économie ou toutes les grandes entreprises visent du profit à court terme (pour les bonus de leur CEO), où toutes les grandes opérations font un sprint alors que le marché requiert de courir un marathon. La relation client prend du temps, la confiance ne se gagne pas en une année, la crédibilité est la conséquence d'actions fréquentes qui démontrent une volonté à long terme d'offrir une valeur ajoutée aux consommateurs. Un marathon c'est long.... Mais quelle satisfaction à l’arrivée ...!!
Il n'est pas concevable de demander aux grandes entreprises de courir un marathon car elles n’en n’ont pas le profil et ne collaborent pas avec les bons entraîneurs. Les CEO - à la tête de ces structures - se battent exclusivement pour leur bonus qui est souvent basé sur une performance à 2-3 ans. Comment voulez vous convaincre un coureur de sprint avec un gros check à l'arrivée de courir un long marathon sans grande récompense de performance à court terme? Pour Le seul plaisir de courir ? Pas certain.
Voir ces organisations commencer à réfléchir loin devant en ce qui concerne le marketing semble utopique. De l’autre côté, les petites structures ont une carte à jouer aujourd'hui. Les entreprises qui visent une pérennité de la marque, les start up qui ont un objectif autre que celui de revendre leur innovation dans les 3-5 ans, les PME qui convoitent réellement la construction d’une « histoire », par plaisir de création et par vision. Ces entreprises peuvent, elles, se permettre de courir un marathon. Prendre le temps nécessaire pour s'entraîner et acquérir un fond indispensable.
Les actions marketing qui fonctionnent en 2016 sont des actions qui ne visent rien d'autre que d'apporter une valeur ajoutée aux consommateurs. Offrir pour recevoir. Donner sans attendre de retour à court terme. Ne serait-ce pas là le vrai respect et la vraie considération ?
Oui. Mais cela est exigeant. C'est difficile de donner en 2016 car tout doit être mesurable et pour chaque action nous voulons un ROI concret sans quoi nous estimons l'action stérile. Grossière erreur.
Attirer l'attention des gens est LA condition pour réussir à vendre aujourd'hui et cette attention n'est plus la même.
Elle est difficile à atteindre et c'est le challenge numéro 1 des entreprises actuellement en terme de communication. L'attention est devenu précieuse car elle est liée au temps, si inestimable de nous jours et si réclamé par les nouvelles générations ainsi que les plus anciennes qui prennent conscience que, dans cette difficile économie, ce monde de plus en plus abstrait et illogique, le temps est devenu une des plus grandes richesses modernes.
Le respect est devenu, à mon sens, la plus grande valeur de différenciation sur des marchés saturés.... Simplement car personne ne prend copieusement du temps pour sen soucier. La publication d'informations pertinentes, le développement de contenu apportant un vrai avantage pour le consommateur, le souci de soigner les gens est et sera une priorité du marché car c'est ce que les gens veulent aujourd'hui. Du respect, de la considération. Fini la publicité inutile, fini les messages intrusifs, terminé les promesses et big statement des marques- nous n'en voulons plus!
Soyez intéressant, offrez moi du respect pour que je m'intéresse à vous. Soyez patient, arrêtez de regarder chaque jour les metrics et essayez plutôt de prendre ce temps pour réfléchir à comment vous pouvez m'enthousiasmer. Je ne parle pas de promotion, de prix, de technologie, d’innovation. Je parle de la base de tout commerce, le respect du consommateur qui est, avant cela, un être humain.
Nicolas Nervi