Une des plus grande problématique au sein de l’univers du marketing est que nous parlons trop et ne faisons pas assez.
Lorsque je parle avec les marketers je suis souvent entortillé par leur capacité à utiliser un lexique scientifique et professionnel. Tous les termes marketing sont édictés et des solutions à chaque problématique semblent couler de leur bouche comme une belle rivière au milieu d’une prairie ensoleillée. Sans même prendre le temps de saisir la problématique réelle, sans distancer leur intuition et envisager les freins personnels des entreprises - ils abordent une confiance indécente et révèlent des solutions miracles qui feront, bien entendu, la différence sur le marché.
Une fois le travail de dogme terminé, ils commencent à besogner sur une « stratégie ». De brillantes slides powerpoint, graphiquement irréprochables avec des images, des statistiques et des diagrammes qui vont accentuer le travail de persuasion commencé plus tôt.
A ce moment là, la théorie commence à prendre forme. Nous avons du papier avec des éléments concrets dessus, pleins de données que le 50% des entreprises ne déchiffrent pas mais qui « ont une de ces gueule ».
Ils exhibent une analyse marketing qui a pris des semaines et des semaines à être faite pour arriver à une conclusion qui est de toute façon celle qu’ils ont voulu présenter dès le départ. On déforme les chiffres, on pilote les présentations pour guider les pensées et pour finalement démontrer que notre théorie était juste dès le départ.
Après l’analyse, une admirable stratégie de 10 pages qui va agrémenter à quel point ils maitrisent leur sujet. Bien entendu, la stratégie sera longue à mettre en place car cela prend du temps, il faut être patient… C’est « leur métier » alors il faut faire confiance. Une stratégie qui va les rendre, obliquement, indispensables pendant plusieurs mois… oui nous construisons une relation de confiance c’est ça ?
Des semaines passent, des mois passent et en dehors de beaux serments, de théories et de présentations, rien à été fait sauf … dépenser de l’argent.
TOO MUCH TALK, TOO LITTLE DO!
Ce scénario peut vous faire sourire et pourtant il est reproduit chaque semaine dans notre belle région. Les agences de marketing sont devenus des bureaux d’experts qui « savent tout » … sauf peut-être … faire!
Faire, agir, rapidement, comprendre que les PMEs n’ont, en 2016, pas le luxe d’attendre 3-4-5-6 mois avant d’agir. Il faut être rapide, flexible et surtout arrêter de croire qu’une PME a les mêmes problématiques et évolue avec les mêmes réalités économiques que les grandes structures. Elles ne sont pas dans le même monde et doivent donc agir différemment. C’est grâce à cette prise de conscience que bon nombre de petites structures vont dépasser les grandes ces 10 prochaines années.
AU jour où il n’est pas possible de savoir où et dans quel état notre économie sera dans 6 mois, il semble bien utopique de croire que nous pouvons prendre autant de temps à élaborer les meilleures stratégies. Les PME, poumons de notre économie, ont besoin d’actions rapides.
Des actions réfléchies certes mais il est urgent de comprendre que la pire des orientation marketing pour une petite ou moyenne entreprise, est de trop analyser, trop réfléchir et d’entrer ce que j’appelle la « masturbation intellectuelle» du marketing.
Nicolas Nervi